lundi 31 mars 2008
Allo Paris ? Ici Tokyo !
jeudi 27 mars 2008
Ce n'est qu'un au-revoir !
J'ai jeté un coup d'oeil à la météo. A priori, le temps à Tokyo ne peut être que meilleur qu'à Paris. Si on en croit les prévisions, on devrait arriver avec la pluie, mais le soleil devrait bientôt nous rejoindre :


(source de l'image ici)
mardi 25 mars 2008
Bon débarras
Bon, je ne sais pas où en sont mes maîtres. Mais moi je suis quasi prêt à partir !
La boulette
Mais mes maîtres n'ont pas tardé à reprendre les choses en main et ont profité du lundi de Pâques férié pour réparer leur cafouillage. Ils ont ainsi passé leur matinée à trouver de nouveaux ryokans sur Internet ou dans les guides, à appeler le Japon et avoir des conversations surréalistes avec des Japonais qui baragouinent un anglais plus qu'approximatif (il s'agit là aussi d'un doux euphémisme). Grâce à cette expérience, Maître Moun a appris la signification de "mochi mochi" (= "allo !") au téléphone et a pu découvrir que les Japonais avaient beau être polis et tout et tout, ils pouvaient parfois raccrocher au nez de leur interlocuteur (on a sans doute fait de faux numéros, notre guide touristique ne notant pas dans les adresses les indicatifs de région !).
Maître Moun et Geisha Line sont bien contents de s'être aperçus à temps de leur boulette qui est déjà réparée. Cela leur aura permis de leur éviter quelques prises de tête une fois sur place. Ils en ont profité pour modifier un peu l'itinéraire du voyage : l'anniversaire de mariage du 1er avril se fêtera à Hakone, avec la belle vue sur le Mont Fuji, au lieu de Bessho Onsen qui est décalé de cinq jours. Au lieu de Takayama et de son festival (dont les dates ne peuvent plus correspondre au planning), nous irons prendre un bol d'air pur en montagne à Nagano, ex-ville des jeux olympiques, et un peu plus au nord à Yudanaka. Maître Moun se réjouit d'avance de son séjour à Yudanaka (ce n'est pas un euphémisme ici, mais une anti-phrase !) : il y a dans cette région une réserve naturelle de singes qui se baladent en liberté et viennent se baigner dans les sources chaudes des onsen.
Un futur copain à Yudanaka ?
Source de la photo ici
Pour le nouvel itinéraire, voir ici.
dimanche 23 mars 2008
Le régime d'Okinawa

Okinawa n'est pas seulement géographiquement à part du Japon. Elle a été également intégrée tardivement à l'empire nippon. En effet, jusqu'à la période Meiji (donc milieu du XIXe siècle), Okinawa était un pays indépendant, vivant assez richement du commerce avec la Chine. Durant la Seconde Guerre Mondiale, la bataille d'Okinawa, en 1945, menée contre les Etats-Unis, fit 230 000 morts du côté Japonais, et fut suivie par une occupation américaine qui dura jusqu'au début des années 1970 et qui abrite encore aujourd'hui une base militaire (pour en savoir plus sur Okinawa, voir Wikipédia ou ce site pour de jolies photos).
Bref, Okinawa n'est pas tout à fait le Japon profond. C'est par le biais de sa cuisine que nous avons fait connaissance avec cette région. L'association Jipango avait déniché un jeune chef d'Okinawa, Ryotaro Gushi, en France depuis quelques mois. La cuisine d'Okinawa est réputée pour être une des cuisines les plus saines au monde. L'île détient le record de longévité et on dit qu'il y a là-bas trois fois plus de centenaires qu'en France.
Nous étions conviés chez Hiroko, dans un magnifique loft parisien joliment décoré, qui bénéficie d'une cuisine ouverte, parfaite pour observer la réalisation des plats. Maître Moun a revêtu son grand tablier de cuisinier. Mais curieusement, il s'est senti un peu timide face au "vrai" chef et donc est resté plutôt discret. Faut dire qu'avec un tablier comme ça, pas facile de passer inaperçu !
Heureusement, on a pu se rattraper sur le plat au riz, préparé par le chef : le Takikomi Gohan, confectionné avec un champignon typique japonais, le shiitaké, ainsi que des lamelles de porc et des carottes émincées (la recette retrouvée ici). C'était vraiment bon et ça a plu à nos estomacs ! C'était accompagné d'une salade à la sauce délicieuse. Cette salade Amaebi était agrémentée de crevettes spéciales (du nom de Amaebi), introuvables en France, sauf par le biais d'un importateur qui est venu nous parler brièvement des poissons et des fruits de mer qu'il fait venir de l'autre bout du monde.
Le plat principal était un plat plus connu : des tempura. Il s'agit de beignets qui ont l'avantage d'être très peu gras. Ils sont réalisés dans une pâte à base de farine, de jaunes d'œuf et d'eau. Là, ils entouraient du goya, des haricots verts ou encore des patates douces. Mais on peut mettre aussi dans les tempura des fruits de mer ou bien des tranches du porc. A chacun d'imaginer ce qui lui plaît. Le tout est de réussir à bien saisir la friture.
En dessert, nous avons eu le droit de goûter des beignets typiques d'Okinawa :
La soirée s'est terminée par une tombola. On n'a pas gagné le vol d'avion au Japon, mais on est revenu avec deux bouquins - l'un sur la photographie japonaise en 1945-1975 pour l'apprenti photographe qu'est Maître Moun, et l'autre sur les onomatopées de la langue japonaise.
Et puis surtout, cette soirée nous a permis de rencontrer quelques Japonais vivant à Paris et d'autres amateurs du Japon avec qui nous avons parlé voyage... A quand la prochaine soirée ?
jeudi 20 mars 2008
Check-list
- Réaliser les dernières réservations d'hôtels --> c'est fait depuis un moment déjà (pour une fois qu'on prépare les choses très à l'avance, c'est à marquer d'une pierre blanche !). Reste plus qu'à confirmer une ou deux réservations, comme demandé par un ou deux établissements.
- Aller à l'Office de Tourisme du Japon à Paris --> c'est fait depuis hier ! Geisha Line a profité d'une réunion organisée dans le coin (dans le quartier Opéra) pour y faire un tour. Elle n'a pas regretté : elle est revenue avec pleins de prospectus et de cartes hyper utiles.
- Se souvenir dans quel placard on a rangé les passeports --> pas fait. Une exploration spéléologique dans la maison s'impose, mais on devrait y venir à bout rapidement.
- Préparer les affaires à emporter --> presque fait pour Geisha Line, qui a commencé à faire un
petitgros tas de fringues et autres objets à mettre dans le sac à dos. Du côté de Maître Moun, la préparation des bagages est encore en phase de projet conceptuel, comme le prouve les images ci-dessous :
- Changer des euros pour des yens --> pas fait. On s'en occupe ce week-end, promis. Faut aussi que Maître Moun cesse d'oublier d'appeler la banque pour leur dire qu'on risque d'avoir une grosse sortie d'argent inhabituelle.
- Finir les boulots en cours pour partir l'esprit tranquille --> pas fait. C'est là qu'on voit que pour réussir à prendre trois semaines de vacances il faut travailler trois fois plus avant de partir. Enfin je parle pour mes maîtres, moi, ça va, je peux me reposer (je suis mouton au foyer, je vous le rappelle).
- Se débarrasser du chat --> pas fait... triple hélas ! Heureusement, la bête a l'air pressée de changer d'air et a d'ailleurs déjà préparé ses bagages :
- Charger le I-Pod de musiques pour pouvoir écouter un peu de chansons françaises en cas de mal du pays --> presque fait. La pile des livres à emporter pour lire dans l'avion et dans le train est constituée, elle aussi. Reste à faire le tri, histoire de ne pas avoir un sac de trois tonnes (le I-Livre n'est pas encore tout à fait au point...)
- Préparer une petite pharmacie de base, au cas où --> pas fait. Mais si l'on en croit le médecin de Geisha Line, il suffirait d'emporter une boite de Doliprane et... un casque contre les tremblements de terre ! Ah, l'humour du corps médical !
- Faire le point sur le matériel photographique à emporter (piles ? cartes mémoires ? pellicules ?) --> pas tout à fait fait. Hier soir, Maître Moun a ressorti son vieux réflex argentique et s'est demandé s'il l'emportait pour faire des photos en noir et blanc. Etant donné que Maître Moun n'a pas encore développé les pellicules prises il y a trois ans (ainsi que les photos du mariage), Geisha Line lui a fait remarqué que ce n'était pas forcément une si bonne idée...
- S'exercer à photographier les arbres en fleurs --> c'est fait, comme le prouve la photo ci-dessous, prise dans un square, près du bureau de Geisha Line :
- Ne pas oublier de me mettre dans la valise --> pas encore fait avec certitude, hélas ! Ce serait ballot de ne pas emporter le mouton en peluche, alors que ce blog est censé est le sien, n'est-ce pas ?!!
mardi 18 mars 2008
Métropolitains


lundi 17 mars 2008
Quel est votre groupe sanguin ?

Dommage pour moi : je ne suis qu'une peluche et je n'ai ni veine ni sang ! Mais au vu de ce tableau, il m'aurait plu d'être du groupe O : c'est le groupe des leaders et des fonceurs qui aiment gagner et sont perspicaces et sexy (voir ici). C'est tout moi, vous ne trouvez pas ?En attendant, ce portrait devrait correspondre à mes maîtres qui sont tous les deux du groupe O. La croyance aux groupes sanguins détermine aussi les relations amoureuses et les attirances entre les sexes. Hélas, j'ai lu quelque part que pour deux personnes d'un même groupe, l'entente n'était pas optimale. Faisons taire cette vilaine croyance, n'est-ce pas ?
- Un article du Figaro sur la question des grouopes sanguins.
Bis repetita
Alors, trêve de bavardage, Maître Moun ! Il est où ton cadeau blanc pour Geisha Line ?
samedi 15 mars 2008
Roland Barthes se met à table

Ce qui sous-tend toutes les analyses de Barthes est le signe "Mu", dont la calligraphie est reproduite en début d'ouvrage. Mu signifie "le vide", le Satori zen qui n'est pas non-sens ou absurdité, mais vacuité qui libère le sens. Ainsi, pour Barthes, le centre-ville est "centre-vide" (p. 47) car lieu où les gens ne font que passer. Barthes analyse aussi longuement le haïku et considère qu'il y a en lui "exemption du sens" (p. 99), grâce à sa brièveté qui n'est pas le signe d'une pensée riche, mais d'un "événement bref qui trouve d'un coup sa forme juste" (p. 102).
Hum, j'entends certains d'entre vous s'écrier : mais qu'est-ce qu'il raconte Paddy, je comprends rien ! C'est vrai que L'empire des signes n'est pas d'une lecture très facile. Il faut parfois s'accrocher pour arriver à suivre où Barthes veut en venir. C'est à la fois ce qu'il y a de génial et d'absolument irritant chez Barthes : cette façon de tout transformer en concept et de pousser parfois si loin la conceptualisation qu'on se demande si à force de sur-signifier il ne se met pas à ne plus rien signifier du tout.
En tous les cas, L'empire des signes parvient à systématiser la culture japonaise, tout en parvenant à garder sur celle-ci une réelle attention au détail. Pour s'en convaincre, il faut absolument lire les pages que Barthes consacre à la cuisine japonaise. Elles m'ont fait saliver, je ne vous dis pas ! Barthes compare l'art culinaire à l'art pictural. Un plateau repas est "un tableau des plus délicats" : une multitude de morceaux de nourriture ténus, joliment placés dans des récipients raffinés. Tout est magnifiquement ordonné, et en même temps tout est "destiné à être défait, refait selon le rythme même de l'alimentation" (p. 23). Le plateau repas est une palette d'artiste avec laquelle joue non pas seulement le cuisinier, mais surtout celui qui déguste le repas. Barthes parle précisément du riz cuit (dont la "destination substantielle" est "le fragment"), ou encore de la soupe miso dont il vante la légèreté de la "poussière de soja" (p. 26). Un chapitre est également consacré aux baguettes : contrairement à la fourchette des occidentaux, la baguette ne considère pas la nourriture comme une proie à laquelle il faut faire violence, mais comme une "substance harmonieusement transférée" (p. 31).
Je crois que c'est ce graphisme délicat qui ordonne chaque met qui m'attire particulièrement dans la nourriture japonaise. Rien à voir avec le ragoût (et surtout le ragoût de mouton, pouah !) où tout est mêlé dans une grosse casserole et cuit jusqu'à dénaturation de la viande !
Pour l'instant, je ne connais de la nourriture nipponne que les restaurants japonais de la rue Sainte-Anne, à Paris. Par exemple, voici la photo d'un repas partagé avec mon cousin Roddy en août dernier :
Mais si j'en crois les photos d'un des ryokans où je vais aller au Japon, voici le tableau picturo-culinaire qui m'attendra là-bas :


Miam, quand je vous disais que j'en salivais déjà !
L'Empire des signes
Roland Barthes
Seuil, collection Points
2005 / 2007
- Un petit article intéressant sur L'empire des signes.
Voyager, c'est rencontrer
"Ouvrez un guide de voyage : vous y trouverez d'ordinaire un petit lexique, mais ce lexique portera bizarrement sur des choses ennuyeuses et inutiles : la douane, la poste, l'hôtel, le coiffeur, le médecin, les prix. Cependant, qu'est-ce que voyager ? Rencontrer. Le seul lexique important est celui du rendez-vous."
Je ne suis encore jamais allé au Japon. Depuis quelques semaines, je tourne autour de ce pays. Je le regarde de loin, l'observe avec curiosité sous le prisme de ses arts ou de ses écrits. Je m'approche tout doucement de ce pays inconnu. Je contemple la façon dont il se mire lui-même à travers les personnages de ses romans ou de ses films. Je suis spectateur. Un spectateur occidental, qui plus est. Je regarde ce pays d'Extrême-Orient avec ma culture de l'Ouest dont je ne peux véritablement me défaire tant cette culture a structuré non seulement ma façon de penser, mais aussi de voir et de sentir. Vu d'ici, ce que je lis du Japon me semble étrange. Quel drôle de pays où l'on fait tout à l'envers : conduire, écrire et lire ! L'envers est le Japon, comme si l'endroit était la France. Enveloppé par ma culture maternelle, j'en viens à croire que les choses ont un envers et un endroit. Il suffirait d'un pas pour imaginer qu'il y a un bon côté, et donc un mauvais et de vouloir moraliser le regard. D'autres ont commis de tels jugements avant moi...
Voyager, c'est rencontrer. Mais comment ferai-je, une fois sur le sol japonais, pour me quitter un peu moi-même pour entrer à la rencontre de l'autre ? Comment pourrai-je me déprendre de moi-même et de ma culture pour être à l'écoute de la culture étrangère que je connais encore si mal que je la considère simplement comme étrange ? Ma culture européenne est celle construite par le jugement prédicatif de la philosophie aristotélicienne : je vois l'existence comme un ensemble de réunions de sujet et de prédicat. Comment alors réussir à comprendre la culture bouddhiste comme une métaphysique sans sujet saisissant la chose comme événement ? Ma culture m'a appris à donner un sens aux choses en les rapportant à une transcendance. Comment alors imaginer une vie immanente où le dieu n'est pas un être au-dessus de tout ce qui existe ?
Voyager, c'est rencontrer. Il me semble qu'il n'y a rien de plus difficile à partir du moment où rencontrer c'est un peu se quitter soi-même pour s'ouvrir aux autres. Barthes, dans les premières pages de L'empire des signes dit ainsi que "le Japon l'a étoilé d'éclairs multiples" et "mis en situation d'écriture" : "cette situation est celle-là même où s'opère un certain ébranlement de la personne, un renversement des anciennes lectures, une secousse du sens, déchiré, exténué jusqu'à son vide insubstituable, sans que l'objet cesse jamais d'être signifiant, désirable" (page 14 aux éditions du Seuil). Il ajoute que l'écriture est un séisme qui fait "vaciller la connaissance, le sujet". Il n'est pas si facile d'accepter de se laisser ainsi vaciller dans l'inconnu et de remettre en question ses croyances qu'on tenait pour vérités. Voyager, c'est se rendre compte que l'existence ne s'arrête pas à ce qu'on en a vu jusque là dans la sécurité de sa culture d'origine. C'est changer le regard, modifier sa perspective.
(Pardonnez-moi d'être aussi philosophe aujourd'hui. Ça me prend, comme ça, parfois. Ça doit être une contamination de ma maîtresse, Geisha Line. Si ça vous prend la tête, j'essaierai de ne pas recommencer trop souvent, promis !)
vendredi 14 mars 2008
4 lettres synonymes de terreur pour un mouton

mercredi 12 mars 2008
Cloclo version nippone
Cloclo, revival made Japan: Lundi au soleil par Kenzo Saeki

- Le site de Kenzo Saeki, c'est ici... mais hélas en japonais, donc j'ai rien compris !
- On trouvera sur You tube une page regroupant plusieurs vidéos de Claude François à la japonaise.
A l'hôtel

Hôtel Iris
Yôko Ogawa
Actes Sud, collection "Babel"
2002
Traduit par Rose-Marie Makino-Fayolle
- Pour une lecture plus savante que la mienne : "Yôko Ogawa ou l'analyse des êtres et des choses dans un bocal de laboratoire".
Le monde flottant

L'art de l'estampe est désigné en japonais par le terme ukiyo, qui signifie joliment "monde flottant". Cet art est né à l'époque Edo (1605-1868). Il était à l'origine associé au monde des divertissements, des geishas et du théâtre de kakubi. Les Japonais, avec les Chinois, sont parmi ceux qui ont inventé la xylogravure, et donc la reproduction en série. Les Japonais achetaient alors des estampes un peu comme aujourd'hui on achète des cartes postales, pour garder un souvenir de voyage. Originellement, le terme vient du bouddhisme et désigne la douleur et le caractère illusoire et évanescent de l'existence. Par glissement de sens, il s'est mis à renvoyer aux plaisirs, aux jeux légers et plus largement à la fugacité du monde.
Au XVIIe siècle, l'artiste le plus connu est Hishikawa Moronobu. C'est lui qui a introduit l'art de la perspective, venu d'occident. Les estampes à caractère érotique, désignées sous le terme de "shunga" (images de printemps) étaient également populaires. Plus tard, avec Hokusaï en particulier, le sujet de prédilection sera le paysage. D'abord imprimées en noir et blanc, puis colorées à la main, les estampes ont évolué au fil des années avec les progrès techniques de l'impression.
Avec l'ouverture du Japon sur l'occident au XIXe siècle, la mode du japonisme est arrivée en France. Les estampes ont séduit plusieurs artistes comme Pissaro, Van Gogh, ou encore Clémenceau, Zola. Monet s'est ainsi mis à collectionner les estampes : à la fin de sa vie, il en avait 231. Dans sa maison de Giverny, on en trouve quasiment dans toutes les pièces (56 gravures, rien que dans la salle à manger !). L'estampe japonaise a fasciné les impressionnistes.


Quelle version préférez-vous ?
- Illustration ci-dessus, avec le chat : "Les rizières d Asakusa pendant la fête du coq", Ando Hiroshige 1797-1858.
- L'historique des ukiyo sur Wikipedia
- Un article intéressant d'une chercheuse de l'EHESS : "Le monde flottant de l'ukiyo-e, la pérennité de l'éphémère"
- La collection d'estampes japonaises de Monet
mardi 11 mars 2008
Zazen et kami
Le shintoïsme est une sorte d'animisme polythéiste. Il est fondé sur le caractère sacré de la nature au milieu duquel l'homme n'est qu'un élément du grand tout. (Mais apparemment, on ne dit rien sur le place du Mouton dans le Grand-Tout, dommage !). Pour le shintoïsme, il y a des divinités partout : un cours d'eau ou une simple pierre sont des manifestations divines, tout comme peuvent l'être des héros nationaux. Ces divinités sont appelées kami. Les kami sont les forces naturelles - le Soleil, la Lune - et, plus largement, tout ce qui paraît mystérieux et fait peur - les montagnes, les mers, les vents... Il paraît que certains kami sont malveillants : ce sont des esprits vengeurs qui peuvent apporter le malheur et la mort.
Hum, hum... et si Mina le ninja était finalement un kami ? Méfiance...
- Sur la religion au Japon
- Sur le shintoïsme
samedi 8 mars 2008
Scatologies
PS : Non, vous n'aurez pas de vidéo de Maître Moun apprenant au ninja à gratter la litière avec la patte !
Bientôt les sakura

Naïvement, j'imaginais que s'il y avait tant de cerisiers au Japon les Japonais devaient se retrouver, au début de l'été, envahis sous les cerises. En fait, il ne s'agit pas de la même espèce que celle des cerisiers que nous avons en Europe. Le cerisier japonais le plus répandu est le Prunus serrulata, qui est un arbre d'ornement ne donnant pas de fruit comestible. Désolé, Maître Moun, tu ne pourras pas de régaler !
Le sakura est une fleur éphémère qui ne vit qu'une semaine à peine. L'arbre en fleur symbolise donc la beauté éphémère, à l'image de la vie humaine aussi belle et brève qu'une fleur. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le sakura était devenu un symbole motivant les soldats : les aviateurs de l'armée nippone dessinaient des fleurs de cerisiers sur leur avion avant de partir en mission suicide ! Le gouvernement incitait à répandre la croyance selon laquelle l'âme des soldats morts au combat se réincarnait en fleurs de cerisiers.
Mais soyons moins guerrier et préférons la poésie. Dans les haïkus, on parle bien entendu beaucoup de fleurs. Curieusement, dans mon anthologie de haïkus de poètes classiques, il est surtout question de prunier :
le prunier blanc redevient
un arbre d'hiver
Sans doute parce qu'il y a plusieurs siècles c'était la fleur d'ume (prune) qui était admirée.
je dormis sous eux
tel fut mon loisir
(Busson)
mardi 4 mars 2008
Sayonara Marlon !
