mardi 4 mars 2008

Sayonara Marlon !

En zappant effrontément devant mon petit écran, je suis tombé l'autre soir sur un vieux film des années 1950 dont l'histoire se passait au Japon : Sayonara, film américain de Joshua Logan, sorti en 1957 et ayant obtenu tout de même quatre Oscars à Hollywood. Maître Moun a tout de suite vu que ce n'était pas un film pour lui, car il n'y avait ni Samouraï, ni méchant armé jusqu'aux dents et qu'on n'y parlait que d'amour. Geisha Line, en revanche, a regardé jusqu'à la fin, parce que l'acteur principal était Marlon Brando... et Marlon Brando, ah ! comment dire... Marlon ! (soupir).... si vous n'êtes qu'un homme (ou pire, qu'un mouton, comme moi), vous ne pouvez pas comprendre...

Le scénario de Sayonara ne casse pas trois pattes à un mouton : c'est un Roméo et Juliette à la nippo-américaine. En 1951, le major Lloyd Gruver (alias le beau Marlon) vient au Japon, à Kobê, pour se reposer des combats qui font rage en Corée. A cette époque, le Japon, grand perdant de la Seconde Guerre mondiale, est encore occupé par l'armée américaine (et subira la présence de cet ancien ennemi pendant sept ans). L'officier américain doit se marier à la fille de son général. Mais finalement il tombe sous les charmes d'une jeune danseuse japonaise, Hana-Ogi. Seulement voilà, le mariage entre Américain et "indigène" (le mot est prononcé par l'un des personnages) est très mal vu, comme si une telle union était forcément contre-nature.

On trouve dans ce film tous les poncifs de ce genre de romance avec l'universelle lutte de l'amour-passion contre le devoir envers la nation. Mais la façon de filmer a bien vieilli et le jeu des acteurs paraît souvent figé et les situations artificielles et attendues.

Cependant, Sayonara offre un vrai témoignage sur le Japon de l'après-guerre vu à travers le regard de l'impérialisme américain. Le film est une succession de belles images sur les traditions nippones : le théâtre de marionnettes et les ballets traditionnels, le saké, les femmes en kimono, les pièces au sol recouvert de tatami... On se croirait dans une brochure touristique sur le Japon. Même si l'histoire finit par mettre en échec les préjugés raciaux (ou du moins à suggérer qu'on peut lutter contre eux), le film, clairement présenté à partir du regard américain, observe le Japon avec la curiosité du colonisateur. Le pays apparaît comme empêtré dans ses traditions étranges et ignorant de la modernité. Certes, le Japon était encore peu ouvert sur l'extérieur et j'imagine que peu d'occidentaux le connaissaient vraiment, mais cette vision étroite est révélatrice de l'hégémonisme américain.
Enfin bon, il y a le beau Marlon qui sauve tout, n'est-ce pas !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Plus récent (1983), mais non moins, je te recommande de voir 'Furyo' (titre anglais : 'Merry Christmas Mr. Lawrence')

Je pense que ton maître sera aussi intéressé. Pour ma part, même si j'ai été séduit par la réalisation du film, avec son atmosphère très absorbante, c'est une fois de plus la musique qui m'avait attiré en premier lieu. Il faut dire que l'un des acteurs principaux, n'est autre que le fameux musicien Ryuichi Sakamoto... qui s'est lui-même chargé de la bande son du film, très réussie. A la manière d'autres grandes productions des années 80, elle à la fois synthétique et humanisante.
[ Pour la petite histoire, David Bowie est de la partie mais paradoxalement pas pour la bande son ].
Fais-moi confiance ; il y a certes quelques longueurs, mais ça fait partie de l'ambiance. Il faut voir plus loin qu'un simple rapport de force cruel. On y trouve en effet un mélange complexe qui cherche son équilibre entre honneur et respect.

Bonne découverte.

Anonyme a dit…

Ah oui, j'oubliais : tu y retrouveras aussi un autre acteur que tu dois bien connaître bien maintenant ! ;-)

Paddy-wan

Anonyme a dit…

Merci, Paddy-wan pour tes conseils cinématographiques !
J'ai ouïe dire que tu partais au soleil... Profite en bien, petit vénard !

Anonyme a dit…

Merci Paddy.
En effet je pars observer les petits poissons paisibles et multicolores. J'essaierai de te ramener quelques jolies images de là-bas.
N'oublie pas que tu seras toi aussi bientôt un petit veinard... mais les poissons, tu les mangeras ;-)