jeudi 27 août 2009

C'est jeudi et c'est reparti !

C'est la rentrée, hé oui ! Je ne vais plus à l'école depuis belle lurette (car oui, les moutons fréquentent les écoles !) et l'odeur des cahiers neufs et des stylos tout nouveau me manquent. Mais, si je n'ai plus ce rituel-là, il ne faut pas que cela m'empêche un autre rituel : prendre de bonnes résolutions de rentrée ! Et la première de mes résolutions, c'est de reprendre mon chemin sur le route du Tokaïdo, avec Hirsoshige ! Souvenez-vous, j'avais paresseusement arrêté mon voyage à l'issue du 22e relais, début juin.
Mais l'envie de repartir en voyage me démange les pattes. Il me faut reprendre mon voyage imaginaire à travers le Japon des estampes ! Il m'a manqué... pas vous ?
Mais je dois dire que j'ai eu un peu la flemme de reprendre chaque station, comme je le voulais au départ. Alors, trichons un peu : imaginons que pendant ces dernières semaines j'ai voyagé en montgolfière, en direction du Sud. Parti de Fujieda, me voici donc projeté soudainement à Yoshida, au-dessus du fleuve Toyo.
Hiroshige - Sur la route du Tokaïdo
34e station : Yoshida
"Le pont du fleuve Toyo" (Toyogawa-bashi)

J'emprunte aujourd'hui un des plus grands ponts de la route du Tokaido. C'est que le fleuve est large et profond : impossible de le traverser à la nage. Au premier plan, sur la droite, des ouvriers ont édifié un échafaudage de bambou. Ils retapent le château du seigneur.
Il y a dans cette estampe quelque chose d'inachevé. Un peu comme si les hommes et les couleurs partaient à la conquête du ciel, laissé vierge encore de toute exploration. J'ai envie de conquérir ce ciel et de le recouvrir de mille couleurs !

lundi 24 août 2009

Le pays des vikings et des hot-dogs

Voilà voilà, mes gentils maîtres, cyclo-pédaleurs devant l'Éternel, sont revenus ! Ils sont entiers, ont des mollets en béton et la tête bien aérée (tant le vent a soufflé entre leurs deux oreilles !). Quoi qu'en dise Maître Moun, ne le croyez pas et sachez que la vérité vraie est celle-ci : le Danemark à vélo, c'était super !
C'est un pays à recommander à tous les cyclistes et à tous les amateurs de paysages sauvages et maritimes. Et à tous les moutons globe-trotteurs, également, parce qu'on croise quelques potes (même s'il n'y en a pas autant qu'aux Pays-Bas).

Voici un petit bilan chiffré des aventures mounesques de l'été 2009 à vélo :

- 900 km pédalés
- 16 nuits sous la tente, dont 1/3 passées dans des "primitive tent plads" : ce sont de supers endroits pour camper dans la nature, dans un terrain aménagé et protégé, avec des petites cabanes en bois pour s'abriter

- 1 kg de muscles gagnés par Geisha Line (mais un petit bourrelet ventral envolé !)
- 3 hot-dogs géants avalés par Maître Moun (et moi)
- 4 sacs égarés par l'aéroport à l'arrivée à Copenhague (merci SAS, la compagnie aérienne) et retrouvés deux jours plus tard

- 2 paquets de chamalows dégustés en guimauve fondante et quelques saucisses devant les feux de camps préparés par Maître Moun, dont le nouveau surnom est "Le Bucheron"
- 1 coup de soleil attrapé par Geisha Line dans le bas du dos (et une leçon apprise : quand on fait du vélo, il faut mettre des tee-shirts longs au niveau de la taille)
- 2 dunes escaladées, dont l'une est la 2e plus grande d'Europe après la dune du Pyla (Råbjerg Mile) et l'autre cache un phare ensablé
- 2 trajets en train (avec les vélos) et 3 ou 4 petits ferrys (toujours avec les vélos, pardi !)
En résumé, après avoir joué les touristes "normaux" à Copenhague et Odense (la ville natale d'Andersen, dans le centre du pays), nous avons rejoint en train la côte de la mer du Nord, tout à l'ouest du pays, pour commencer la randonnée à Esbjerg. Là, facile, nous avons suivi tout le temps le panneau de la route 1, en filant droit vers le Nord, jusqu'au bout du bout du continent européen : Skagen, là où deux mers se rencontrent et s'opposent à coups de vagues contraires. Arrivés là haut, on ne pouvait plus s'arrêter de pédaler, alors on est redescendus : on a pris la route 5, jusqu'à Aarhus, la deuxième plus grande ville du Danemak. En gros, on a fait une bonne partie du tour de la plus grande île du Danemark : le Jutland.
Voici un plan pour visualiser le trajet :

Comme je ne suis pas sûr d'avoir le courage de recopier mes notes de voyage, voici quelques remarques en vrac sur le Danemark et leurs vikings d'habitants :

- La partie Ouest du Jutland est bien plus sauvage que la partie Est. Sur la côte de la mer du Nord, on a roulé au milieu des dunes, couvertes de lande et de bruyères. On a assisté à de beaux couchers de soleil sur d'immenses plages de sable fin.Et must du must, on a même fait du vélo sur la plage ! Si, si, une quinzaine de kilomètres, tout près des vagues !

La partie Est est plus vallonnée et traverse de nombreuses forêts de pins et de sapins. Ca monte et ça descend. Sachez ceci : le Danemark n'est pas vraiment un pays plat ! Si vous osez dire cette contre-vérité à Maître Moun, vous risquez d'attraper deux baffes !

- Tout est fait pour le vélo au Danemark : pistes cyclables partout, garages à vélo devant tous les magasins, transport aisé en train et même en bus (il suffit d'acheter un ticket pour sa bicyclette). Les automobilistes savent conduire avec des vélos autour d'eux et les respectent. D'ailleurs, les cyclistes respectent eux aussi le code de la route. C'est un plaisir de rouler là bas - et pas une lutte pour la vie, comme à Paris.

- Les Danois sont des gens hyper civiques. A côté, les Français apparaissent comme des sauvages. Les campings sont impeccables : les vacanciers nettoient tout parfaitement après leur passage. A croire que ce sont des maniaques de la propreté. On peut s'arrêter devant une boutique sans attacher son vélo et tout retrouver intact une heure après (dans les campagnes... mais peut-être ne faut-il pas tenter tout de même l'expérience à Copenhague). Au final, c'est un pays reposant, car chacun a le souci de la tranquillité de son prochain et on ne se sent pas importuné ou agressé.

- On peut acheter des fruits et légumes frais dans les petits villages. Les habitants vendent devant chez eux le surplus de leurs jardins. On s'arrête devant une petite table où les légumes sont disposés, on regarde le prix des patates (kartofler en danois) ou des prunes, on met l'argent dans la petite boite... et on repart avec ses légumes !

- Les Danois sont de gros buveurs de bierre. Même Maître Moun en était choqué ! Les hommes comme les femmes boivent de la Tuborg comme si c'était de l'Evian. Et ils tiennent bien l'alcool, croyez-moi !

- La vie est très chère. Heureusement, quand on pédale toute la journée, on n'est pas trop tenté de consommer ! Au restaurant, il faut payer pour boire un verre d'eau du robinet. Une dizaine de couronnes par verre !

- La gastronomie danoise n'est pas le point fort du pays. On a cherché à manger danois, mais on n'a pas vraiment trouvé ! Les plats de base sont le hot-dog et l'hamburger baignant dans des sauces bien grasses. Ne pas aller là-bas si on espère faire un régime amaigrissant !

- Les Danois aiment vivre dans la nature, et ça se voit ! Il y a des campings partout et un bon nombre de "camps primitifs". On a le droit de faire des feux (presque) partout. Certaines zones sont protégées et on y croise de nombreux oiseaux migrateurs.

- Nous avons croisé des milliers de coccinelles. Il paraît qu'elles viennent de Chine et que leur sur-population n'avait pas vraiment été prévue. Par endroit, c'était vraiment impressionnant.

Il y aurait encore plein de choses à dire... mais gardons le mystère ! N'avez-vous pas envie de passer vos prochaines vacances au Danemark ?! (Non, on n'a pas d'action pour l'office du tourisme de ce pays !)

Et l'année prochaine ? En toute logique, Geisha Line aimerait bien continuer la route de la mer du Nord : les prochaines étapes sont la Suède et la Norvège, deux pays qui font rêver ma maîtresse. Mais il semble que convaincre Maître Moun de passer de nouveau des vacances à vélo soit très très difficile... Le valeureux cycliste veut partir l'année prochaine en hotel-club ! Diable, trahirait-il sa réputation de cycliste émérite ?!!