mardi 28 avril 2009

Le soleil se couche-t-il au pays du matin calme ?

Ici, entre les gouttes de pluie et les nuages d'un gris pesant, le soleil va se coucher. Bientôt.

Là bas, de l'autre côté d'ici, le soleil s'est couché depuis longtemps. Dans quelques heures, il reviendra. Sûrement.

Et nous ? Reviendrons-nous ? Peut-être...
Gyeongju, Corée du Sud, 8 avril 2009.


vendredi 24 avril 2009

Finies !!!

Voilà, les vacances sont finies. Mais alors vraiment complètement finies. Geisha Line au boulot depuis trois jours, le sale félin de retour dès demain pour me pourrir la vie et moi de nouveau en station assise et contemplative sur le thermostat de la chaudière. Après un vol d'avion interminable coincés entre deux Coréens qui semblaient collés avec de la glue à leur siège, un passage par le commissariat de la police des frontières de Roissy pour déclarer un vol de sac finalement miraculeusement réapparu le lendemain, quelques mauvaises surprises de rentrée (imaginez-vous qu'un voisin s'est permis de s'approprier le vieux vélo de Geisha Line en le repeignant et en y mettant son propre cadenas... sans rien demander bien sûr !), il faut bien se faire une raison : les vacances au pays du piment rouge et des gens qui dorment par terre, c'est bel et bien terminées !

Pour se consoler, Maître Moun écoute en boucle la musique de Totoro en mangeant des mochi (sauvés in extremis du sac perdu-puis-retrouvé) et en buvant du thé vert fumé, et Geisha Line prend du thé au Gingseng au petit-déjeuner en se disant qu'il va falloir trier les 1100 photos prises afin de les montrer aux copains.


Ah, c'est quand les prochaines vacances ?!!

mercredi 22 avril 2009

Fukuoka, dernière étape

Lundi 20 avril

Dernier jour au Japon. Dernière journée de vacances. C'est un peu triste de se dire qu'on fait tout pour la dernière fois... Alors on en profite !

Côté nourriture, d'abord :
Un copieux petit-déjeuner servi au ryokan. « Je ne mangerai plus jusqu'à ce soir ! », s'est exclamé Maître Moun en sortant de la salle à manger... ... Mais à midi, nos pas nous ont menés dans un restaurant de sashimis, situé au-dessus d'une poissonnerie, et on a commandé ceci : ... Et comme on n'en avait pas assez, le soir, on a pris le dîner au ryokan. Cela n'avait jamais été aussi copieux et varié ! On a compté pas moins de 13 plats différents. Bon, on vous rassure, on n'a pas fait que manger aujourd'hui ! On a aussi visité un temple (Tochoji Temple) dans lequel on a vu le plus grand Bouddha de bois du Japon.
Et puis, pour faire plaisir à Maître Moun, nous avons également traversé la ville pour nous rendre à Robosquare : nous avons pu y découvrir des robots de toute dernière technologie. Geisha Line a même caressé un petit dinosaure qui s'est aussitôt mis à ronronner !

Nous avons aperçu la tour de Fukuoka, le Fukuoka Yahoo! Japan Dome où ont lieu de grands tournois de base-ball et nous sommes montés en haut de l'hôtel Sea Hawk... mais la vue n'était pas si terrible, car il pleuvait.

Sinon, tout le reste du temps ? Ben, on a fait du shopping ! De quoi remplir les valises. Des mochi, de beaux tissus... Inutile de vous dire pour qui sont les uns et pour qui sont les autres ! Je vous laisse deviner également qui a acheté cette minuscule voiture télécommandée qui devrait beaucoup plaire à notre ninja de chat !
Demain, l'avion décole à 10h30 et fait escale à Séoul. Adieu, le Japon ! Adieu, la Corée !

Kumamoto, la féodale

Dimanche 19 avril
Au lieu d'aller directement à Fukuoka, comme prévu initialement, nous décidons de nous arrêter à mi-chemin, à Kumamoto. Il fait un grand soleil et il serait dommage de ne pas en profiter en découvrant un des plus beaux châteaux du Japon.
Le château de Kumamoto (Kumamoto-jo) domine la ville. C'est un immense bâtiment à étages, entouré par de larges remparts et de hautes tours de contrôle. Il a été bâti au début du XVIIe siècle par un architecte ingénieux.
L'intérieur du bâtiment principal permet d'appréhender l'histoire du château et surtout de comprendre ses techniques de construction. On voit ainsi que les murs des tours qui entourent le parc du château sont en bambou et en torchis et que le château lui-même est agencé par l'emboîtement savant de poutres de bois.


Vue la composition du château, pas étonnant que le bâtiment originel n'ait pas survécu. Un incendie l'a détruit en partie, en 1877, lors de la révolte de Satsuma menée par les samouraï contre l'ère Meiji. Les édifices ont été reconstruits au XXe siècle, mais en suivant les techniques de l'époque, comme nous l'explique une intéressante vidéo.

En ce dimanche après-midi, il y a beaucoup de familles japonaises dans le château, ainsi que dans les magasins (qui sont ouverts le dimanche ici). On a l'impression que c'est l'été !


Nous reprenons le train en fin d'après-midi pour la gare de Hakata-Fukuoka. Nous revenons en effet à notre point de départ japonais pour terminer nos vacances. Nous retrouvons ainsi le ryokan où nous avions passé notre première nuit au Japon et la même chambre nous est attribuée.

Nous faisons un petit tour dans le sanctuaire Kushida, qui se trouve à deux pas du ryokan. C'est le soir, mais le sanctuaire shinto est encore ouvert et des jeunes couples ou des hommes d'affaires viennent secouer la cloche et faire une petite prière.
Changement d'ambiance à quelques mètres de là : nous pénétrons dans Canal City, vaste centre commercial construit près du canal artificiel. Le bâtiment est immense et les tentations des boutiques nombreuses.

Nous finissons par monter tout en haut au restaurant « Ramen Stadium » qui fait la spécialité de la ville : des ramens (soupes de nouilles chinoises). A-t-on mangé de la soupe d'os, célèbre à Fukuoka ? Difficile de savoir, d'autant plus que le plat a été commandé à une machine automatique à l'entrée du restaurant !

Ci-dessous, moi devant une (fausse) charette de vendeur ambulant de ramen

lundi 20 avril 2009

Ce n'est qu'un au-revoir

Hello !

Un petit mot en direct de Fukuoka où nous avons passé notre dernière journée de vacances. Dans quelques minutes, nous dégusterons notre dernier repas (au ryokan... donc de la nourriture traditionnelle !). Maître Moun est dans son dernier bain chaud. Geisha Line va passer sa dernière nuit sur un futon. Et quant à moi, Paddy, je me demande bien comment mes maîtres vont réussir à transporter tous leurs bagages remplis d'achats (futiles et encombrants) ! Ca promet d'être drôle !
Il y aura encore un peu de lecture sur ce blog, puisqu'il me reste deux jours à écrire (je le ferai dans l'avion)...
En attendant, sayonara ! Et à bientôt à Paris !

Naka-dake, le fumant

Samedi 18 avril

Il fait un temps superbe à notre réveil : temps idéal pour consacrer la journée à la randonnée, comme nous l'avons prévu. Nous prenons le train jusqu'à la gare de Miyaji. Cela va nous permettre de faire une balade en boucle et d'aborder le volcan sur un autre angle qu'hier.

Nous montons le long de la route, dans un paysage très champêtre.


Nous arrivons au point de départ du téléphérique (un autre que celui que nous avons pris ailleurs). Mais cette fois-ci, nous choisissons le mode sportif et nous faisons la montée à pied sous le soleil brûlant !

Là haut, nous voyons les fumées sortir du cratère. C'est toujours aussi impressionnant. Les nombreux blockhaus anti-volcaniques et la voix dans les hauts-parleurs répétant en boucle qu'il est dangereux pour les personnes souffrant d'asthme et de problèmes cardiaques de s'approcher du volcan, contribuent à rendre l'atmosphère quelque peu inquiétante !

Nous continuons de monter en empruntant un sentier de randonnée qui permet de faire le tour du volcan. Le chemin est sur une crête et donne une belle vue sur le paysage volcanique. Mais le vent est changeant et parfois nous respirons des fumées désagréables qui nous font accélérer le pas.

Nous descendons ensuite dans les pierrets...

... puis sur le sable noirci...

... et nous nous retrouvons, comme hier, au point le plus proche du cratère. Le Naka-dake fume toujours autant dans son eau bouillonnante d'un vert émeraude.

Nous descendons tranquillement jusqu'au musée du volcan, puis prenons le bus pour revenir à Aso. De là, le propriétaire du minshuku où nous passons la nuit vient nous chercher en voiture. Celui-ci ne loue pas seulement des chambres, mais tient également un restaurant de grillades – spécialités de la région (en raison des vaches qui broutent dans les champs... elles sont plutôt rares généralement au Japon). Il nous faut essayer cette spécialité... on n'a pas mangé de viande depuis la Corée !
Un énorme plat de viande crue est apporté à notre table. A nous de la faire griller sur le barbecue inclus dans la table.

La viande est délicieuse, hyper tendre : la preuve, c'est qu'on peut la manger avec les baguettes, sans avoir besoin de couteau. Nous avons même un petit plat de sashimis de viande de boeuf : contre toute attente, mes maîtres ont apprécié de manger ainsi de la viande crue en la trempant dans la sauce soja !

En revanche, mes maîtres ont moins bien apprécié le passage à la caisse. 12 000 yen (6 000 yen par personne)... gloops, rien à voir avec les 900 yen dépensés pour le repas d'hier (pourtant arrosé de saké) ! Au Japon, consommer de la viande est un véritable luxe.


dimanche 19 avril 2009

Aso, le volcanique

Vendredi 17 avril

Il aurait été dommage de repartir de Beppu sans profiter une dernière fois des sources chaudes. Nous avions réservé un autre bain privé pour le matin. Une grande baignoire d'eau brûlante et aux vertus curatives rien que pour nous!
Mes maîtres ont pu se laver à la japonaise : assis sur un petit tabouret de bois, ils se sont rincés avec la petite cuvette en bois après s'être bien savonnés, avant d'entrer dans la grande baignoire (jamais il ne faut pénétrer dans le bain sans s'être auparavant parfaitement nettoyé !).
Nous profitons de la matinée pour faire quelques boutiques, dont un petit magasin de tissus, tenu par un vieux monsieur. Celui-ci semble ravi de vendre des tissus japonais à des touristes français... cela ne doit pas lui arriver tous les jours !
Nous prenons le train vers midi. Il s'agit d'un petit train qui traverse les montagnes de Kyushu. Nous nous enfonçons en effet dans l'intérieur de l'île : direction la région d'Aso-san.

A Aso, une dame de l'office du tourisme nous explique longuement les balades à faire dans la région et nous aide à trouver un hébergement pour le lendemain. Après avoir déposé nos sacs dans le « minshuku » (sorte de chambre d'hôte), nous prenons un bus qui nous emmène en haut du mont Aso. Le paysage est très beau : nous traversons la forêt, puis arrivons à de grandes prairies vertes qui ressemblent à nos Alpes et où broutent des vaches, avant d'arriver vers le sommet du volcan. Le cratère formé par le volcan Aso-san est très large et s'y nichent de nombreux villages. Il s'agit de la plus grande caldeira du monde.

Le volcan Naka-dake, un des plus hauts sommets (1500 mètres d'altitude) est aujourd'hui encore actif (la dernière grosse éruption a eu lieu en 1993).
Un téléphérique nous hisse tout au bord du cratère fumant. De là, on a une vue plongeante sur l'intérieur du volcan, d'où sortent de grosses fumées qui sentent fort le soufre.
Les émanations sont toxiques. Pour cette raison, le sommet du volcan est souvent fermé. Il était d'ailleurs fermé en début d'après-midi et n'a réouvert que peu avant que nous y montions. C'est pour cela que nous avons préféré en profiter dès aujourd'hui : demain, si le vent souffle du mauvais côté, le volcan risque de ne pas se laisser aborder.
Nous avons ensuite marché dans une zone noircie par la cendre, dans un paysage lunaire qui a beaucoup impressionné Maître Moun.
Nous avons attrapé au vol le dernier bus (et heureusement, car la descente à pieds nous aurait fait arriver à Aso à la nuit tombée). Du coup, nous étions de retour dès 17h30 dans le minuscule village d'Aso... où il n'y a pas grand chose à faire ! Nous avons vu un panneau « onsen » sur un bâtiment, alors nous sommes entrés. Il s'agissait d'un bain public, très fréquenté en cette fin d'après-midi. Les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, chacun de mes maîtres a profité du bain chaud, et en particulier du bassin situé à l'extérieur (rotemburo), avec vue sur la montagne. Trois bains brûlants en moins de 24 heures : avec un tel traitement, Geisha Line peut se vanter de n'avoir jamais eu la peau aussi douce !

En face du onsen, il y avait un minuscule restaurant de soupes – quasiment le seul restaurant du coin. Le cuisinier ne propose à sa carte que trois plats : une soupe à la sauce soja, une autre à une sauce salée et une troisième à une sauce de haricot. Maître Moun a adoré sa soupe - « Oiishiiii ! » (c'est délicieux !), s'est-il exclamé en sortant du restaurant, tout émoustillé par les effets du saké qu'il avait commandé pour accompagner son plat !

Beppu, l'infernale

Jeudi 16 avrilJustifier

Rien de mieux pour commencer la journée qu'un petit-déjeuner traditionnel japonais, avec soupe miso, poisson grillé, riz, et préparé par notre hôte, toujours aussi prévenant.

Maître Moun a emporté son petit pot de natto (haricots fermentés et gluants) pour le manger dans le train... Pauvres passagers qui ont dû respirer la bonne odeur de bon matin !


Après un long voyage en train, nous arrivons en début d'après-midi à la ville thermale de Beppu, à l'est de l'île de Kyushu. Nous prenons un passe qui nous permet de prendre le bus à volonté. Nous allons pouvoir ainsi nous rendre à chacun des huit « Enfers » (jigoku). Ces « Enfers » sont des sources chaudes où l'eau jaillit du sol, formant de gros bouillonnements et des fumées blanches. Le phénomène se retrouve à plusieurs endroits dans la région. Mais à Beppu ces curiosités géothermiques ont été transformées en petits parcs d'attraction avec chacun son thème. L'endroit est ultra touristique (on n'a jamais vu autant d'Occidentaux qu'ici), mais voir sortir cette chaleur de la terre reste malgré tout très impressionnant.


Nous alternons l'Enfer de la Mer, d'un magnifique bleu clair, l'Enfer de l'étang blanc, l'Enfer du Dragon d'or et l'Enfer du four avec leurs têtes d'êtres maléfiques, les deux Enfers de la Montagne avec leurs mini-zoos. Que de noms évocateurs, n'est-ce pas ?!

Nous terminons par l'Enfer de la Piscine de sang dans lequel l'eau est rouge et par l'étonnant geyser de l'Enfer de la Trombe.

A côté des sources, l'eau chaude est utilisée pour entretenir de magnifiques jardins tropicaux et des serres de plantes exotiques. Nous voici sous les Tropiques !


Nous revenons ensuite dans le centre de Beppu pour aller au ryokan. La chambre n'est pas aussi belle que celles que nous avons eu précédemment à Fukuoka et Nagasaki, mais la particularité de cet hôtel – comme beaucoup à Beppu – est qu'il comprend plusieurs bains (onsen), dont trois que l'on peut louer en privé. Maître Moun et Geisha Line dînent dans un izakaya (sorte de pub à la japonaise) et finissent la soirée dans leur onsen. Idéal pour se détendre et se préparer à une bonne nuit de sommeil !


jeudi 16 avril 2009

Je brûle !

Kon-nichiwa !

Je n'écris pas ce soir (mais je vous poste deux nouvelles entrées à lire sur ces deux derniers jours !), car je sors à l'instant d'un bain brûlant, chauffé naturellement par les entrailles de la terre... et wahouh, j'ai le cerveau tout ramolli, moi !
A bientôt pour la suite de mes aventures à Beppu et Aso !



Nagasaki la chrétienne

Mercredi 15 avril

Nous échangeons les Kyushu Rail Pass en gare de Hakata et montons dans le premier train pour Nagasaki. Le train est d'un grand confort : sièges en cuir, large espace, fauteuils inclinables...

Les paysages sont très différents de la Corée. Nous traversons des plaines bordées de montagnes très vertes. Nagasaki se trouve dans une cuvette bordée par les montagnes et, au sud, la mer.

Nous arrivons à Nagasaki vers midi. La ville a un petit air de vacances, même si on croise plus d'hommes d'affaires que de touristes. On sent qu'il y a ici une certaine douceur de vivre. Est-ce parce qu'il fait un grand soleil ? Ou bien est-ce à cause du vieux tramway qui donne à la ville un petit air désuet, mais charmant ?

Nous faisons halte dans un petit restaurant où nous nous régalons d'un petit bento de poissons crus.

Puis nous déposons les sacs au ryokan. Le Fujiwara Ryokan est tenu par un vieux monsieur qui nous accueille avec une prévenance exemplaire, à coups de « Moun-san » et en inclinant son buste pour nous saluer à plusieurs reprises. La chambre est grande et joliment décorée. Nous aimerions pouvoir en profiter... mais la ville nous attend !

Nous débutons la visite de Nagasaki par les sites commémorant l'événement tragique qui la rendue tristement célèbre et a fait oublier son histoire mouvementée : le 9 août 1945, une bombe atomique, surnommée « Fat boy » en raison de son importance (presque deux fois pluss de kilotonnes de TNT qu'à Hiroshima), fut lâchée à 11h02 sur l'usine d'armement de Mitsubishi. Mais la bombe manqua sa cible et tomba sur la cathédrale d'Urakami. Il s'agissait de la plus grande église d'Asie, construite en 1914 par les Chrétiens qui, à Nagasaki, avaient été persécutés pendant plus de trois siècles. En trois secondes, la cathédrale fut entièrement détruite. Celle que nous avons visitée, en haut d'une petite colline, a été reconstruite en 1959.

Nous sommes allés ensuite dans le parc de la paix, grand parc agréablement fleuri qui fait presque oublier qu'il y a eu en ce lieu-même 75 000 morts. Une grande statue (Heiwa-koen) symbolise la défense de la paix.

Plus au sud, dans le parc du point zéro une colonne de pierre noire marque le point exact de l'explosion.

Nous avons visité ensuite le musée de la bombe atomique. L'exposition réunit de nombreux objets retrouvés après l'explosion et donne de nombreuses explications sur le contexte historique de la guerre, les effets de la bombe, mais aussi alerte contre les dangers de la prolifération des armes nucléaires.

Nous avons terminé cette visite pesante par le mémorial rendant hommage aux victimes.

Mais l'histoire de Nagasaki est loin de se limiter à celle de la bombe atomique. Nous avons repris le tram pour descendre vers le sud, du côté de Dejima. Au XVIe siècle, des marins portugais arrivèrent accidentellement sur la côte japonaise. A partir de là, Nagasaki devint un lieu d'échanges (quasiment le seul) entre le Japon et l'Occident. Mais les autorités japonaises se mirent à craindre l'influence du Christianisme que les Européens apportaient avec eux. La religion chrétienne fut proscrite et tout contact avec l'étranger interdit. Les Hollandais, nombreux à Nagasaki, furent cantonnés sur la petite île artificielle de Dejima.
Nous avons vu l'entrée du musée et les petites maisons des Hollandais, sans y entrer, faute de temps.

Nous nous sommes ensuite baladés sur le port.

Puis nous nous sommes dirigés vers le quartier de Shian-bashi, traditionnellement quartier des plaisirs. Nous nous sommes un peu perdus dans les petites rues, notamment du côté de Chinatown (les Chinois étaient nombreux à Nagasaki). Nous cherchions un temple... mais nous avons trouvé en chemin des magasins et nous nous sommes laissés tenter, notamment dans un 100-yen shop !

Il était l'heure de dîner. Nous sommes entrés dans un restaurant plutôt chic où je me suis régalé d'une belle assiette de sashimis. Délicieux (surtout le coquillage qu'on voit en premier plan sur la photo !) !

Lave et labyrinthe

Mardi 14 avril

A notre réveil, le soleil est revenu. Nous quittons l'hôtel, chargés de tous nos bagages. Direction le nord-est de l'île : Manjanggul. Il s'agit d'un long tunnel de lave qui s'est formé il y a 300 000 ans lors d'une éruption volcanique. Le tunnel, qui fait 13 km de long, est le plus important au monde. Mais les visiteurs ne peuvent marcher dans le tunnel de lave que sur une distance de 1 km... ce qui est déjà pas mal ! En effet, à l'intérieur de cette immense grotte, il y a un très fort taux d'humidité et la température n'excède pas 12° C. La voie, toute entière composée de pierre noire à l'aspect irrégulier, est faiblement éclairée. Entre les stalagmites et les grosses gouttes d'eau froide qui suintent des parois, la promenade n'est pas des plus rassurantes (on n'aimerait pas être là durant un tremblement de terre par exemple !).

Nous reprenons nos gros sacs pour marcher les 2,5 km qui nous séparent de l'arrêt de bus. Mais nous avons un peu de temps devant nous. Un peu par hasard, nous nous arrêtons au Maze Park. C'est un grand labyrinthe, inventé par un Américain, fait d'arbustes et ayant la forme de l'île de Jeju. Une fois dans le labyrinthe, nous tournons à gauche, à droite, repassant sans cesse aux mêmes endroits... sans trouver la sortie ! Les premières minutes sont marrantes, mais au bout d'un moment qui s'éternise on rigole un peu moins – surtout quand on voit l'heure tourner et qu'on se dit qu'on a un avion à prendre en fin d'après-midi ! En plus de cela, Maître Moun a rencontré dans le labyrinthe ses deux pires cauchemars coréens : les lycéens, venus par bus entiers, et criant « Hi ! » et « Hello ! » à chaque croisement, et les mamies coréennes, marchant d'un pas décidé dans leurs affaires de randonnée !

Au final, on n'a jamais trouvé la sortie et on est finalement sorti de ce piège par là où on est rentré ! On n'était pas très fiers, mais il paraît que seulement 65 % des personnes trouvent la sortie.

Le temps passe ensuite rapidement : nous arrivons à l'aéroport, prenons l'avion qui décolle à 19h30 et une heure plus tard, nous voici à Fukuoka au Japon. Pas le temps d'être nostalgiques de la Corée : la transition est rapide et déjà nous sommes plongés dans un autre pays, avec une toute autre culture.

Les premiers pas au Japon révèlent combien ce pays est différent de son voisin coréen, malgré la proximité géographique. La comparaison se fait de prime abord au détriment de la Corée : en sortant de l'aéroport, nous sommes aussitôt frappés par la grande propreté des rues, du métro, qui contraste avec ce que nous avons pu voir ces quinze derniers jours. Ce qui nous surprend également, c'est le sentiment d'ordre qui apparaît immédiatement, à l'image des files d'attente parfaitement alignées devant les trains. Nous retrouvons tout de suite les ambiances de notre voyage de l'an passé, en observant les gens dans le métro : les salary-men en costume, beaucoup plus nombreux qu'en Corée ; les jeunes femmes, très coquettes et habillées avec recherche ; les petites musiques partout (aux stations, aux passages piétons...).

Arrivé au ryokan, Maître Moun se retrouve en terrain connu et apprécié et pousse de grands soupirs de plaisir. Le ryokan Kashia Honkan est une ancienne maison de thé et est décoré dans le parfait style traditionnel japonais. Nous avons une chambre immense, donnant sur un petit jardin japonais, un sol en tatamis, des futons, deux yukatas et du thé vert chaud qui nous attend. Cela nous change des bruits de robinetterie cassée et des chambres à la propreté douteuse des minbak coréens ! Mais en contre-partie, le prix est sans nulle comparaison.

Mais Maître Moun a des goûts de luxe. Il savoure son arrivée au Japon en dégustant un bon bento et en prenant un bain chaud dans le onsen du ryokan.


lundi 13 avril 2009

Chantons sous la pluie

Lundi 13 avril

Aujourd'hui, nous avons expérimenté le cote tropical de l'île. A notre lever, le ciel était nuageux. A partir de 11 heures il s'est mis a pleuvoir a grosses gouttes... et depuis la pluie n'a pas cesse ! Lorsque la pluie nous a surpris, nous étions en train de monter sur le mont Halla, volcan tout au centre de l'île. Il y a quatre chemins de randonnee sur cette montagne haute de presque 2 000 mètres (c'est le point culminant de la Corée). Nous avions choisi le chemin le plus court, la Yeongsil Route, totalisant environ 4 heures de marche. Les départs sur les chemins de randonnée sont contrôles par les gardiens du parc : ainsi, pour suivre le chemin le plus long (la Gwaneumsa Route, durant environ 9 heures), il faut se présenter au plus tard a l'entrée du chemin a 9 heures du matin (au printemps... les heures changent en fonction des saisons). D'ailleurs, la randonnée est extrêmement sécurisée en Corée : notre chemin était en partie pave de planches de bois et de pierres plates disposées en escalier. C'est peut-etre moins sauvage que nos sentiers alpins, mais cela permet de permettre a tous d'explorer la montagne.


Mais aujourd'hui, le jour n'était pas vraiment a l'exploration ! Nous avions pour toute protection contre la pluie un petit parapluie. Après avoir monte la moitie du chemin dans le brouillard le plus complet, Maitre Moun et Geisha Line amoureusement (et humidement) colles l'un a l'autre sous le parapluie, nous avons fini par rebrousser chemin. Mais nous n'étions pas les seuls dans cette aventure humide ! Dans le bus nous menant vers le sentier, nous avons rencontre deux sympathiques Anglais avec qui nous avons partage un bout de chemin : Patrick, jeune professeur d'anglais a Busan pour une année, et Mary, sa Maman, venue passer quinze jours de vacances dans le pays d'adoption de son fils. Peu de photos a montrer aujourd'hui ! Nous sommes rentres sous la pluie, Geisha Line enveloppée dans une cape de pluie achetée en chemin. A l'hôtel, nous avons joue les marchands de tapis, étalant au sol (chauffant) toutes nos affaires trempées !
Demain, c'est notre denier jour en Corée... Espérons que la pluie aura enfin cessé !