mardi 29 avril 2008

Du grillé comme il vous plaira

Voici le premier post culinaire d'une série qui s'annonce longue. Enfin, on imagine qu'elle risque d'être longue, étant donné qu'en trois semaines au Japon on s'est amusé à prendre en photos tous les repas qu'on a faits ! Du coup, on devrait pouvoir vous montrer un peu ce qu'on a mangé !

Alors, aujourd'hui, c'est okonomiyaki !
Maître Moun connaissait déjà ce plat, pour s'en être régalé à plusieurs reprises dans un restaurant de la rue Sainte-Anne ("Aki", 11 bis rue Sainte-Anne pour les amateurs parisiens). En fait, si, comme Geisha Line, vous étiez une petite fille (ou une grande fille attardée) à la fin des années 1980, vous connaissez également ce plat sans le savoir. Il s'agit des fameuses omelettes/pizzas que prépare le papa de Lucile, la gamine du dessin animé pour midinettes connu en France sous le nom de Lucile, amour et rock'n roll (Aishite night en japonais). Mais si, rappelez-vous : il y avait une fillette à queue de cheval amoureuse d'un rockeur échevelé, chantant des chansons d'amour déjà ringardes pour l'époque, sous l'oeil réprobateur d'un père restaurateur. Hé bien, en fait, le manga se passait à Osaka, et le personnage du père tenait un restaurant d'okonomiyaki. Dans le dessin animé, il y avait un gros matou orange, du nom de Roméo, qui raffolait de ces petites crêpes... une version féline presque aussi gourmande que notre Ninja fait maison :

Bref, il s'agissait donc de ce plat typique de la région d'Osaka qui s'appelle okonomiyaki. C'est une sorte de pot pourri de l'omelette : on y met tout ce qui nous plaît (okonomi) et on fait griller (yaki).
La variété des ingrédients est quasi infinie : du porc pour les carnivores, du poulpe ou des calmars si on veut une version fruits de mer, ou encore des crevettes pour plaire à Geisha Line. La base de la crêpe est, entre autres, un mélange de farine, de poudre de poissons séchés, de bonite. Il paraît qu'on trouve des préparations toutes faites dans le commerce, mais on n'a pas (encore) essayé. On mélange tout cela au chou chinois coupé en lamelles et on dépose tous les ingrédients sur une plaque chauffante (teppan). On ajoute la sauce "okonomi", à base de vinaigre de saké, de miel et de purée de légumes (selon Wikipédia), et on met la touche finale en saupoudrant de katsuoboshi (flocons de bonite séché, si légers qu'ils se mettent à danser avec la chaleur qui se dégage de la crêpe).

Dit comme ça, ça paraît tout simple. Ça l'était d'ailleurs, la première fois qu'on en a dégusté, à Tokyo, à Harajuku, avec notre ami Hiro. Un serveur est venu faire en direct le plat devant nous et on a pu regarder les petites crevettes griller, tandis que nous salivions au fur et à mesure que la cuisson avançait.


Sauf que la deuxième fois qu'on a tenté l'okonomiyaki, cela a été à nous de nous y coller ! Un peu par hasard, on est en effet tombé sur un restaurant à la mode au concept "fais toi-même ton plat". La serveuse nous a apporté des bols avec les ingrédients, a chauffé la plaque électrique et nous a abandonnés avec tout ça (en riant sous cape à mon avis) !
On a eu quelques instants de vague angoisse : on fait quoi avec quoi et on met où ?

Finalement on s'est ressaisi et on fait la chose la plus sage qui soit : on a copié sur nos voisines de tables ! Comme elles ont vu qu'on les regardait effrontément, elles nous ont même montré le coup de main à prendre avec la spatule.
Au final, ça ressemblait bien à un vrai okonomiyaki, vous ne trouvez pas ?

A Hiroshima, on ajoute à l'okonomiyaki des nouilles (udon ou soba), histoire que ça tienne bien au corps. Bien qu'il y ait dans cette ville un grand immeuble entièrement consacré aux restaurants d'okonomiyaki, on n'a pas essayé (un restaurant à sushis nous avait fait de l'œil ce soir-là). En revanche, Geisha Line a testé une version tokoïte de cette pizza : monjayaki, réputé plus légère et plus liquide.

Alors, Maître Moun, quand est-ce que tu te mets aux fourneaux pour essayer de ramener un peu de Japon dans la cuisine ?

  • Pour la vraie recette, voir ce site.

  • Pour les sources des images du dessin animé de Lucile : ce blog qui donne aussi la recette des okonomiyaki. Et pour revoir tous les épisodes de Lucile, amour et rock'n roll, cliquez sur ce lien.

  • A Paris, j'ai lu qu'il y avait un autre bon (et cher) restaurant d'okonomiyaki : Azabu, 3 rue André-Mazet, dans le 6e. Vous avez déjà essayé ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelle coïncidence cet article ! Il y a peu Virginie a revu tous les épisodes de Lucile et je lui indiquais justement que ce que Roméo appelait en français des "Boulettes" étaient en fait des Okonomiyaki ;-)

Ce qu'il est intéressant d'ajouter, c'est l'effet que donnent les copeaux de bonite séchée quand ils sont essemés sur l'omelette bien chaude : on dirait des petites bêtes qui gigotent et se tortillent ;-)

Bon, ça me donne faim ces histoires... itadakimasu !!

Anonyme a dit…

Très bien, l'article sur le okonomiyaki. Bien détaillé, très clair et drôle! :)

Anonyme a dit…

Salut Padoule !
Je vois que tu regardes des séries hyper intellectuelles avec Virginie (puis-je l'appeler Miss Padoule ou Padoulette ???) !
Trève de plaisanterie, je trouve ça marrant de revoir certains dessins animés : de retour du Japon, on y trouve tout un tas de petits détails qui nous étaient complètement passés à côté avant de les avoir vus dans leur contexte d'origine.

Pour les copeaux de bonite séchée, Maître Moun en a ramené un plein sac : on devrait pouvoir faire quelques expériences sur nos futures omelettes !


BCG, merci d'être passé par ici ! Je suis flatté de voir que quelqu'un qui connaît aussi bien le Japon peut trouver de l'intérêt à venir jeter un coup d'oeil sur ces pages de néophyte !
A bientôt j'espère !