jeudi 16 avril 2009

Lave et labyrinthe

Mardi 14 avril

A notre réveil, le soleil est revenu. Nous quittons l'hôtel, chargés de tous nos bagages. Direction le nord-est de l'île : Manjanggul. Il s'agit d'un long tunnel de lave qui s'est formé il y a 300 000 ans lors d'une éruption volcanique. Le tunnel, qui fait 13 km de long, est le plus important au monde. Mais les visiteurs ne peuvent marcher dans le tunnel de lave que sur une distance de 1 km... ce qui est déjà pas mal ! En effet, à l'intérieur de cette immense grotte, il y a un très fort taux d'humidité et la température n'excède pas 12° C. La voie, toute entière composée de pierre noire à l'aspect irrégulier, est faiblement éclairée. Entre les stalagmites et les grosses gouttes d'eau froide qui suintent des parois, la promenade n'est pas des plus rassurantes (on n'aimerait pas être là durant un tremblement de terre par exemple !).

Nous reprenons nos gros sacs pour marcher les 2,5 km qui nous séparent de l'arrêt de bus. Mais nous avons un peu de temps devant nous. Un peu par hasard, nous nous arrêtons au Maze Park. C'est un grand labyrinthe, inventé par un Américain, fait d'arbustes et ayant la forme de l'île de Jeju. Une fois dans le labyrinthe, nous tournons à gauche, à droite, repassant sans cesse aux mêmes endroits... sans trouver la sortie ! Les premières minutes sont marrantes, mais au bout d'un moment qui s'éternise on rigole un peu moins – surtout quand on voit l'heure tourner et qu'on se dit qu'on a un avion à prendre en fin d'après-midi ! En plus de cela, Maître Moun a rencontré dans le labyrinthe ses deux pires cauchemars coréens : les lycéens, venus par bus entiers, et criant « Hi ! » et « Hello ! » à chaque croisement, et les mamies coréennes, marchant d'un pas décidé dans leurs affaires de randonnée !

Au final, on n'a jamais trouvé la sortie et on est finalement sorti de ce piège par là où on est rentré ! On n'était pas très fiers, mais il paraît que seulement 65 % des personnes trouvent la sortie.

Le temps passe ensuite rapidement : nous arrivons à l'aéroport, prenons l'avion qui décolle à 19h30 et une heure plus tard, nous voici à Fukuoka au Japon. Pas le temps d'être nostalgiques de la Corée : la transition est rapide et déjà nous sommes plongés dans un autre pays, avec une toute autre culture.

Les premiers pas au Japon révèlent combien ce pays est différent de son voisin coréen, malgré la proximité géographique. La comparaison se fait de prime abord au détriment de la Corée : en sortant de l'aéroport, nous sommes aussitôt frappés par la grande propreté des rues, du métro, qui contraste avec ce que nous avons pu voir ces quinze derniers jours. Ce qui nous surprend également, c'est le sentiment d'ordre qui apparaît immédiatement, à l'image des files d'attente parfaitement alignées devant les trains. Nous retrouvons tout de suite les ambiances de notre voyage de l'an passé, en observant les gens dans le métro : les salary-men en costume, beaucoup plus nombreux qu'en Corée ; les jeunes femmes, très coquettes et habillées avec recherche ; les petites musiques partout (aux stations, aux passages piétons...).

Arrivé au ryokan, Maître Moun se retrouve en terrain connu et apprécié et pousse de grands soupirs de plaisir. Le ryokan Kashia Honkan est une ancienne maison de thé et est décoré dans le parfait style traditionnel japonais. Nous avons une chambre immense, donnant sur un petit jardin japonais, un sol en tatamis, des futons, deux yukatas et du thé vert chaud qui nous attend. Cela nous change des bruits de robinetterie cassée et des chambres à la propreté douteuse des minbak coréens ! Mais en contre-partie, le prix est sans nulle comparaison.

Mais Maître Moun a des goûts de luxe. Il savoure son arrivée au Japon en dégustant un bon bento et en prenant un bain chaud dans le onsen du ryokan.


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