jeudi 26 juin 2008

Prions un peu (2e partie)

J'avais commencé à parler de la religion au Japon et j'avais dit qu'il y aurait une suite... La voici donc enfin !

Comme je le disais, ce qui m'a particulièrement frappé, c'est la forte présence du sentiment religieux et des rites dans la population japonaise, quels que soient l'âge ou l'origine géographique des personnes. Ce pays qu'on considère si moderne n'a pas tourné le dos aux traditions religieuses en se lançant à l'assaut du XXIe siècle.

En même temps, il m'a semblé que le sentiment religieux était souvent une foi très proche de la superstition. Lorsque les Japonais prient les dieux, c'est la plupart du temps pour leur demander quelque chose ! La preuve en est avec la multitude de plaquettes votives nommées ema qu'on rencontre dans les sanctuaires shinto. Ces plaquettes de bois sont achetées à l'entrée des sanctuaires par les fidèles qui y inscrivent leurs souhaits (santé, bébé, succès scolaire ou professionnel...), puis les suspendent sur un grand panneau. Quand il y a beaucoup de vent, on entend les plaquettes se cogner les unes contre les autres dans une mélodie harmonieuse.



Comme je suis un grand curieux, je me suis souvent surpris à lire ces souhaits... quand ils étaient écrits dans une langue connue de moi bien évidemment. C'était parfois émouvant. Ou parfois drôle : j'ai surpris une plaquette sur laquelle un Français avait écrit une blague dans un vocabulaire pas très châtié. Ah ces Français ! (Hélas, je n'ai pas retrouvé la photo qui a sans doute été effacée lorsque nous étions à court de carte mémoire.)

Chaque santuaire abrite des ema au motif différent, propre au dieu auquel est consacré le lieu sacré. Ci-dessous, on voit sur la photo prise dans le parc Ueno, à Tokyo, que les dessins des plaques de bois reprennent le visage de la statue qui se trouve dans le sanctuaire.


A l'origine, le terme ema signifie "tableau-cheval". A l'époque féodale, les chevaux étaient considérés comme des animaux sacrés, véritables messagers et montures des dieux. Ce n'était pas un dessin de cheval que l'on offrait dans les sanctuaires shinto, mais un vrai cheval, lorsqu'il était question de prier pour une météo clémente avec les cultures ou bien pour apaiser la colère des dieux. Plus tard, les chevaux furent dessinés sur des plaquettes de bois qui en vinrent ensuite à représenter toutes sortes de sujets.

Aujourd'hui, les Japonais viennent y écrire leur voeu et choisissent le sanctuaire à qui adresser leur souhait. Ainsi, si vous souhaitez trouver (ou garder) un amoureux (ou une amoureuse), il vous faudrait aller dans ce petit sanctuaire de Nara, entièrement consacré à l'amour. Les ema sont en forme de coeur, n'est-ce pas mignon ?


Dans ce sanctuaire, il y avait d'autres plaques votives, ainsi que des statues, représentant des motifs en lien avec l'amour... mais beaucoup plus explicites ! Si vous avez l'esprit mal placé et avez des tendances pervers, vous comprendrez tout de suite ce que représentaient ces dessins. Mais j'étais accompagné de jeunes femmes japonaises et je n'ai pas osé diriger mon appareil photo vers cette partie du sanctuaire. Tant pis pour vous, vous n'aurez pas de dessins obsènes ici !

La prochaine fois, je vous parlerai des omikuji... Donc à suivre !





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