L'audience de ce blog a depuis quelque temps fait une chute vertigineuse. On n'intéresse pas grand monde, on dirait...
A grands maux, les grands moyens. Utilisons des tactiques qui ont fait leur preuve dans certains médias pour remonter l'audimat : un petit coup de sensationnel ! Mais soyons soft tout de même : pas de sexe, pas de sang, juste quelques images choc pour réveiller les âmes sensibles.Maître Moun et Geisha Line aiment bien le poisson cru - le goût délicat et frais du poisson sous la langue leur paraît être une finesse suprême. Il semble pourtant que biens de gens n'aient pas le même goût et que la simple idée de manger du poisson sans le cuire en dégoûte plus d'un. C'est la conclusion à laquelle en est arrivée Geisha Line en montrant son album photos de voyage. En arrivant à la page montrant les photos du dîner pris dans un sushi-bar à Hiroshima, ses amis et collègues ont pu contempler ces clichés :
Devant cette page, 70 % des gens se sont écriés : "Ah quelle horreur, tu as mangé ça ? Mais c'est cru ! Comment tu as pu ?" Il est vrai que le poulpe cru a un petit goût d'élastique, mais ces sushis-là étaient quand même très bons. D'ailleurs, ce qui avait étonné Geisha Line lorsqu'elle avait pris cette photo, ce n'était pas le fait que le poisson soit cru, mais c'est la taille des sushis : trois fois plus longs et plus épais que dans les restaurants japonais de France et avec deux fois moins de riz !
Vue la réaction de ses interlocuteurs, Geisha Line n'a pas osé en raconter plus sur les poissons crus. Pourtant, mes maîtres ont fait bien pire que de manger des poissons crus : avaler un poisson vivant ! Enfin, à la vérité seul Maître Moun a osé s'y risquer. D'ailleurs, si vous êtes son ami, j'imagine que vous connaissez déjà l'histoire...
Voici donc mon histoire sensationnelle. Elle se passe dans un petit restaurant de sushis d'une petite ville de montagne, Yudanaka (pas très loin du parc naturel des singes). Un midi, mes maîtres étaient entrés dans ce restaurant et s'étaient fait servir de jolis sushis et sashimis.
Ils ont trouvé ceux-ci si bons que pour le dîner ils ont eu la folie de revenir dans le même restaurant. Le maître-sushis, bien sûr, les a reconnus aussitôt. A Yudanaka, il n'y a pas tant de touristes occidentaux que cela. Devant la carte en vitrine (des plats en plastiques, comme souvent), Geisha Line s'est moquée de Maître Moun qui souhaitait goûter le menu avec un poisson : "Si ça se trouve, ton poisson, il sera vivant !", a ricané Geisha Line. Maître Moun, bien sûr, ne l'a pas cru. Mais il aurait dû...
Quand Geisha Line et Maître Moun ont vu arriver leurs plats commandés, ils n'étaient pas au bout de leur surprise. Dans les sushis de Geisha Line, il y avait deux fois plus de wasabi que dans les sushis du déjeuner, le maître cuistot prenant sans doute mes maîtres pour de vrais amateurs de cuisine à la japonaise. Mais les boulettes de riz à la sauce verte épicée, ce n'était rien. Le clou du repas, c'était le poisson de Maître Moun. Le cuisinier l'avait attrapé à l'épuisette dans le grand aquarium se trouvant juste derrière lui et voilà, après quelques coups de couteau bien placés, quelques minutes plus tard, le poisson encore frétillant était dans le plat de Maître Moun ! J'aurais aimé pouvoir filmer la tête de mes maîtres lorsque le chef est venu déposer en personne le poisson sur la table : ils ne savaient pas s'ils devaient rire, se scandaliser... ou partir à toutes jambes ! Mais impossible de fuir, le Maître-Sushis regardait ses intrépides touristes occidentaux d'un oeil vigilant. Alors, tandis que Geisha Line tournait pudiquement les yeux pour ne pas voir l'agonie du poisson dans la bouche de son mari, Maître Moun s'est armé de courage et a attrapé le poisson avec ses baguettes. La tête du poisson frétillait encore alors que sa chair était déjà dans l'estomac de Maître Moun !
La preuve en vidéo (c'est court, désolé) :Mes maîtres sont des barbares, n'est-ce pas ?
Une fois que Maître Moun eût avalé la chair du poisson, la serveuse est venue reprendre le plat. Maître Moun croyait que le repas était fini. En fait, la serveuse est revenue quelques minutes plus tard en ramenant la tête (définitivement sans vie, cette fois-ci) et l'arrête centrale finement grillées. Pas de gachis : dans le poisson, tout se mange ! Interrogeant le cuisinier (autant que possible quand on ne parle pas la même langue), nous avons appris que ce fameux poisson s'appelait "aji", c'est-à-dire "chinchard" en français.
Maître Moun a-t-il apprécié son plat ? En tout cas, je pense qu'il n'est pas prêt d'oublier cette expérience culinaire !
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