Monsieur Oh est Sud-Coréen. Il travaille dans le bâtiment et est envoyé en Corée du Nord pour installer des canalisations. Comme monsieur Oh aime bien dessiner à ses heures perdues, il en profite pour tenir un carnet de voyage sous forme de bande dessinée. Par de petites anecdotes racontées avec humour mais aussi sensibilité, monsieur Oh parle des mois qu'il a passé dans ce pays qui, malgré la proximité géographique et culturelle, semble si loin du sien : la Corée du Nord.
Le dessin est très simple, voire caricatural. Mais cette simplicité n'atténue en rien la profondeur du propos de cet album qui se situe entre le documentaire et le récit autobiographique. C'est une vraie incursion dans ce pays si fermé qu'est la Corée du Nord que j'ai fait grâce à monsieur Oh. Et ce que j'ai découvert est étonnant... et fait peur tout à la fois.
Pour aller jusqu'en Corée du Nord, monsieur Oh doit passer par Beijing, la Chine étant un des seuls pays à autoriser l'entrée en République populaire de Corée. C'est par le récit de ce détour absurde que commence l'album. Les pages suivantes nous montrent le regard du Sud sur le Nord. Ce qui est fascinant, c'est que monsieur Oh est à la fois étranger - aux yeux des habitants du pays, et par son regard lui-même qui s'étonne si souvent de ce qu'il voit - et en même temps proche de ce peuple qui, il y a quelques dizaines d'années, formait encore une unité. Le récit de monsieur Oh est souvent ironique : il a du mal à se résoudre à appeler Kim Jong-il "Cher Dirigeant" et ses collègues "camarades", ne comprend pas qu'on censure une de ses photos sous prétexte que les inscriptions officielles des monuments y sont légèrement coupées et rigole lorsque la douane croit que le plat pliant à patates qu'il transporte dans sa valise est un appareil perfectionné de télécommunication. Monsieur Oh déplore également les lenteurs et les incompétences du régime communiste, et est le témoin de l'extrême pauvreté de ses habitants.
Ce qu'il y a peut-être de plus frappant est le regard que les gens du Nord portent sur ceux du Sud... et vice-versa : un regard mêlé de racisme et d'un sentiment bivalent de supériorité/infériorité. On comprend que la scission du pays n'est pas seulement une histoire de politique mais qu'elle a façonnée les mentalités, tant le combat idéologique est fort et totalitaire.
Un album fort qui m'a fait un peu mieux comprendre cette mystérieuse Corée du Nord...
Le dessin est très simple, voire caricatural. Mais cette simplicité n'atténue en rien la profondeur du propos de cet album qui se situe entre le documentaire et le récit autobiographique. C'est une vraie incursion dans ce pays si fermé qu'est la Corée du Nord que j'ai fait grâce à monsieur Oh. Et ce que j'ai découvert est étonnant... et fait peur tout à la fois.
Pour aller jusqu'en Corée du Nord, monsieur Oh doit passer par Beijing, la Chine étant un des seuls pays à autoriser l'entrée en République populaire de Corée. C'est par le récit de ce détour absurde que commence l'album. Les pages suivantes nous montrent le regard du Sud sur le Nord. Ce qui est fascinant, c'est que monsieur Oh est à la fois étranger - aux yeux des habitants du pays, et par son regard lui-même qui s'étonne si souvent de ce qu'il voit - et en même temps proche de ce peuple qui, il y a quelques dizaines d'années, formait encore une unité. Le récit de monsieur Oh est souvent ironique : il a du mal à se résoudre à appeler Kim Jong-il "Cher Dirigeant" et ses collègues "camarades", ne comprend pas qu'on censure une de ses photos sous prétexte que les inscriptions officielles des monuments y sont légèrement coupées et rigole lorsque la douane croit que le plat pliant à patates qu'il transporte dans sa valise est un appareil perfectionné de télécommunication. Monsieur Oh déplore également les lenteurs et les incompétences du régime communiste, et est le témoin de l'extrême pauvreté de ses habitants.
Ce qu'il y a peut-être de plus frappant est le regard que les gens du Nord portent sur ceux du Sud... et vice-versa : un regard mêlé de racisme et d'un sentiment bivalent de supériorité/infériorité. On comprend que la scission du pays n'est pas seulement une histoire de politique mais qu'elle a façonnée les mentalités, tant le combat idéologique est fort et totalitaire.
Un album fort qui m'a fait un peu mieux comprendre cette mystérieuse Corée du Nord...
Le Visiteur du Sud (2 tomes)
Yeong-Jin Oh
Editeur : FLBLB
2008 (paru en Corée en 2004)
Yeong-Jin Oh
Editeur : FLBLB
2008 (paru en Corée en 2004)
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