Voilà un bon bout de temps que je n'ai pas parlé de mes lectures. C'est que mes lectures ne sont pas très japonaises ces derniers temps et surtout (vraie raison) que j'ai une grande flemme dans la patte !
Mais je tiens quand même à vous dire un mot d'un de mes derniers coups de coeur : l'album Les deux vies de Taro, écrit par Jean-Pierre Kerloc'h et illustré par Elodie Nouhen (publié chez Didier Jeunesse).
L'histoire n'est pas nouvelle. Il s'agit d'une adaptation d'une vieille légende japonaise, aussi connue chez les Japonais que notre Petit chaperon rouge. Jean-Pierre Kerloc'h a en effet réécrit là le conte d'Urashima Taro, l'histoire d'un pêcheur sauvant une tortue. La tortue, animal symbole de longévité, saura lui rendre grâce et le remercier, l'entraînant au fond de l'océan, dans le Royaume de la Mer, où il tombera amoureux de la princesse Otohimé.
Bon, je n'ai pas envie de résumer l'histoire. Il faut que vous la lisiez ! J'aime particulièrement la fin du conte qui ouvre une belle réflexion sur le temps qui passe. Jean-Pierre Kerloc'h a su donner à cette histoire toute sa poésie et sa féerie, choisissant les mots avec justesse et finesse. Les illustrations mettent en valeur le récit, créant un univers onirique et mystérieux. Les tons sont chauds, voire sombres lorsque la tension dramatique monte (lorsque le pêcheur tombe au fond de l'océan). Certes, les images ont parfois un côté plus chinois que japonais (peut-être est-ce le choix du grand chapeau qui me fait dire cela). Mais il y a de magnifiques trouvailles dans le choix graphiques, comme l'utilisation de fils de fer pour figurer les filets du pêcheur, l'utilisation de petites touches dorées quand il s'agit d'évoquer le merveilleux royaume de la mer et surtout les effets de matière et les dégradés qui donnent une fabuleuse épaisseur au dessin.
Une belle union du texte et de l'image. Un beau voyage !
Les deux vies de Taro
Jean-Pierre Kerloc'h
Elodie Nouhen (illustrations)
Didier Jeunesse
2003
- Une critique du livre sur Sitartmag
- Pour lire le conte d'Urashima Taro dans une vieille version de 1903, d'un certain Claudius Ferrand
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